Accord sur le pacte migration et asile: Forteresse Europe 2.0

Ce mercredi matin, après un total de trois jours de négociations finales, le Conseil, la Commission et le Parlement sont parvenus à un accord politique sur cinq dossiers faisant partie du pacte sur la migration et l’asile. Malgré cet accord sur plusieurs questions politiques importantes, de nombreux points restent flous et devront être clarifiés au cours des semaines restantes du mandat. L’accord doit ensuite être formellement ratifié par le Parlement européen et le Conseil.

Par exemple, les pays frontaliers du sud de l’Europe doivent désormais introduire une procédure d’asile plus stricte aux frontières extérieures et obtenir davantage de pouvoirs pour expulser les demandeurs d’asile déboutés. Les pays situés plus à l’intérieur des terres pourront décider d’accueillir un certain nombre de migrant.e.s ou de contribuer à un fonds commun de l’UE. Ce fonds ne sera alors pas nécessairement utilisé pour l’accueil et l’intégration des réfugiés, mais pourra également servir à la protection des frontières et au financement de camps d’accueil dans des pays tiers.

 

Tilly Metz, membre du Groupe des Verts/ALE, commente :

“L’accord d’aujourd’hui représente un recul effrayant pour les droits des demandeuses et demandeurs d’asile et pour l’Union européenne en tant que prétendue championne des droits fondamentaux. Le résultat des négociations représente en substance l’ensemble de la position du Conseil, soutenue par une Commission européenne conservatrice. 

Les solutions simplistes et les slogans populistes n’empêchent pas les personnes fuyant les conflits, la pauvreté ou le changement climatique de rejoindre le continent européen. Nous devons enfin commencer à lutter contre les causes de la fuite plutôt que contre les réfugié.e.s en détresse. Je ne peux pas soutenir des centres d’accueil financés par l’UE aux frontières européennes, dans lesquels les réfugié.e.s sont détenu.e.s pendant des semaines. La solidarité, c’est autre chose. Je continuerai à m’engager pour un système d’asile équitable et humain, qui respecte les droits fondamentaux et sauve des vies.

En juin de cette année, le gouvernement luxembourgeois se prononçait encore en faveur d’une politique migratoire européenne humanitaire, pour laquelle le respect des droits fondamentaux n’est pas optionnel et le maintien d’enfants aux frontières extérieures de l’Europe est inacceptable. Le deal migratoire assouplit cependant toutes les garanties en matière de droits fondamentaux, y compris pour les familles avec enfants. C’est à peine croyable, mais les enfants à partir de 6 ans pourront à l’avenir être détenus et contraints de force de fournir leurs données biométriques. Si le nouveau gouvernement luxembourgeois soutient cet accord, il rompt définitivement avec la politique migratoire humanitaire luxembourgeoise des dernières années et s’engage sans scrupules sur la voie d’un renouveau de la Forteresse Europe. “

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