Vote controversé au Parlement européen : Bientôt des OGM non étiquetés dans nos assiettes?

La commission de l’environnement du Parlement européen a approuvé aujourd’hui la proposition de la Commission européenne visant à déréglementer les organismes modifiés avec de nouvelles techniques génétiques (NGT). Une partie de la proposition consiste à soustraire une catégorie entière de plantes génétiquement modifiées à tout contrôle de sécurité, toute traçabilité et toute obligation d’étiquetage.

La députée européenne Tilly Metz, membre de la commission de l’environnement, commente :

“Le vote d’aujourd’hui est un coup dur, même s’il était prévisible. Depuis des années, l’industrie biotechnologique mène un lobbying massif à Bruxelles pour convaincre les politiques que les nouvelles techniques génétiques sont, d’une part, le remède miracle à tous les problèmes de la production alimentaire et, d’autre part, totalement dénuées de risques. La Commission européenne est tombée dans le panneau des contes de fées de l’industrie et a proposé, pour un nombre arbitraire de modifications génétiques, d’abandonner tout contrôle de sécurité et tout étiquetage.

La proposition de mettre en circulation des plantes génétiquement modifiées sans aucun étiquetage est un affront au droit des consommateurs européens de dire non aux OGM dans leur assiette. Les agriculteurs tirent également la sonnette d’alarme, car aucune protection suffisante n’est prévue contre la contamination des cultures par de nouveaux organismes génétiquement modifiés. C’est surtout le secteur biologique qui serait menacé dans son existence, car les produits biologiques doivent rester 100% sans OGM.

J’attends du gouvernement luxembourgeois qu’il se prononce fermement en faveur d’une réglementation des modifications génétiques conforme au principe de précaution, avec une évaluation stricte des risques et une grande transparence pour les consommateurs et consommatrices.”

Contexte :

Actuellement, les organismes génétiquement modifiés sont couverts par la législation européenne existante sur les OGM, ce qui soumet tout matériel génétique artificiellement modifié à des tests de sécurité, à la traçabilité et à l’étiquetage. En 2018, la Cour de justice européenne a jugé que les organismes modifiés par de nouvelles techniques génétiques (CRISPR & co) devaient également être considérés comme des OGM et donc être soumis à la législation européenne existante.

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