Ouverture de la directive Habitats : le Parlement européen prend position sur le loup

Aujourd’hui, mardi 6 mai 2025, le Parlement européen se prononcera sur la procédure d’urgence concernant l’ouverture de la directive Habitats, comme proposé par la Commission européenne en mars. Cette ouverture vise spécifiquement à réduire le statut de protection du loup.

Si la procédure obtient, comme prévu, le soutien de la majorité des députés, les amendements des différents groupes politiques seront votés demain, et le vote final aura lieu jeudi 8 mai. Des amendements visant à abaisser le niveau de protection d’autres espèces protégées par la directive, telles que les ours, les phoques ou les castors, sont également attendus.

Mme Metz et le groupe des Verts/ALE soutiennent certes le recours à la procédure d’urgence, mais rejettent fermement toute réduction du statut de protection des loups ou d’autres espèces animales.

 

Tilly Metz, députée européenne et membre du groupe des Verts/ALE, commente :

« La réduction du statut de protection donne l’illusion de solutions simples à des conflits complexes – mais les preuves solides font défaut. Les dispositifs de protection existants offrent déjà des moyens efficaces pour protéger les animaux d’élevage et garantir la sécurité de la population. Un recul en matière de protection des espèces n’est ni nécessaire ni justifié.


La directive Habitats est la pierre angulaire de la politique de biodiversité de l’UE – un pilier central du droit environnemental européen et une composante essentielle du Green Deal. Son affaiblissement ouvrirait la porte à une protection amoindrie, non seulement pour les loups, mais aussi pour d’autres espèces strictement protégées comme les ours ou les castors. Ce serait un recul massif pour la protection de la nature et de l’environnement en Europe.


Ce qui est ici orchestré par les forces conservatrices sous couvert d’opportunisme politique est un jeu dangereux – au détriment de la nature et des générations futures. »

 

Joëlle Welfring, députée de déi gréng, commente :

« Il a fallu presque 100 ans pour qu’un loup soit de nouveau observé au Luxembourg en 2017 – un jalon majeur pour la protection des espèces. Il est extrêmement regrettable que le Luxembourg ait progressivement abandonné, ces derniers mois, son rôle de leader en matière de protection de la nature et des espèces au sein de l’UE. Cette semaine, nos regards se tournent vers les cinq autres député.e.s luxembourgeois.es. »

 

Contexte :
La directive Habitats (HD) de 1992 constitue, avec la directive Oiseaux, la base de la politique de l’UE en matière de biodiversité. Elle protège de nombreuses espèces et habitats menacés. Elle est à l’origine du réseau Natura 2000, le plus grand réseau de zones protégées au monde. Plus d’un millier d’espèces – mammifères, reptiles, amphibiens, poissons sans vertèbres et plantes – sont protégées par cette directive. Elle vise non seulement à stopper le déclin ou la disparition de ces espèces et habitats, mais aussi à garantir leur rétablissement et leur prospérité à long terme.

Début décembre 2024, la proposition controversée de l’UE visant à abaisser le statut de protection du loup dans le cadre de la Convention de Berne a été adoptée par le Comité permanent. La modification est entrée en vigueur le 7 mars. La Commission a ainsi pu proposer un alignement du statut du loup dans la directive Habitats (HD). Pour entrer en vigueur, cette modification doit être adoptée dans le cadre de la procédure de codécision par le Parlement européen et le Conseil.

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