Du 28 octobre au 4 novembre, la députée européenne Tilly Metz se rendra en mission en Amérique centrale. Le programme prévoit des entretiens au Salvador, au Honduras et au Guatemala.
Tilly Metz, députée européenne de déi gréng et présidente de la délégation pour les relations du Parlement européen avec les pays d’Amérique centrale depuis 2019, s’inquiète de l’évolution récente dans les pays qu’elle visitera :
“Dans de nombreux pays d’Amérique centrale, l’espace démocratique se rétrécit de plus en plus, avec pour conséquence une situation des droits de l’homme préoccupante. La répartition inégale des ressources et du pouvoir, la corruption, la violence structurelle et le crime organisé continuent d’être des obstacles majeurs à la garantie de l’Etat de droit dans cette région du monde. La liberté de la presse diminue, les journalistes mais aussi les défenseurs des droits de l’homme et les activistes environnementaux sont de plus en plus persécutés. L’UE doit, là où elle le peut, apporter son soutien à la société civile tout en osant appeler les gouvernements au dialogue.
Dans le cadre du commerce international avec cette région, on se rend d’autant plus compte de l’urgence d’introduire des règles européennes plus strictes sur le devoir de diligence dans les chaînes d’approvisionnement, afin que nous ne soyons pas complices par notre consommation”.
El Salvador, 28.-29. Oktober
Au Salvador, Mme Metz rencontrera des représentant.e.s du gouvernement, de l’assemblée parlementaire, des médias et des organisations de la société civile.
L’objectif de la mission est de se faire une idée de première main de la situation des droits de l’homme dans le cadre de l’état d’urgence que le gouvernement a décrété depuis mars 2020 pour lutter contre la violence des gangs. Depuis mars, au moins 55.000 membres présumés de gangs ont été arrêtés dans ce pays de 6,5 millions d’habitant.e.s. Selon les groupes de défense des droits de l’homme, ces mesures ont conduit à des arrestations arbitraires, à l’audition en masse de jusqu’à 500 accusés et à la mort d’au moins 18 détenus.
Le Salvador applique également l’une des lois sur l’avortement les plus draconiennes au monde. Au Salvador, l’avortement n’est pas autorisé, même si l’enfant a été conçu à la suite d’un viol ou d’un inceste, ou si la santé de la mère ou de l’enfant est menacée. En cas de condamnation, des peines de 30 à 50 ans de prison peuvent être prononcées. Au cours des deux dernières décennies, plus de 180 femmes ont été emprisonnées pour avoir tué des enfants à naître. Mme Metz rencontrera Teodora Vasquez, condamnée à 30 ans de prison pour le “meurtre” de sa fille mort-née et libérée en 2018 après 10 ans de détention.
Honduras, 31 octobre – 2 novembre
Au Honduras, Mme Metz dirigera une délégation officielle de trois député.e.s du Parlement européen. Plusieurs rencontres sont prévues avec le président du Congrès national, les dirigeant.e.s des principaux partis politiques, des représentant.e.s du gouvernement, de la société civile et du secteur privé ainsi qu’avec les ambassadeurs et ambassadrices des États membres de l’UE représentés dans le pays. Ils visiteront également le projet de coopération de l’Union européenne “Le Honduras avec des droits”, qui soutient les organisations de la société civile qui œuvrent en faveur des droits de l’homme au Honduras.
L’objectif de cette visite est de renforcer encore le dialogue entre le nouveau gouvernement du Honduras (élections en 2021) et l’Union européenne, notamment sur les questions de démocratie, d’État de droit, de droits de l’homme et de développement durable.
Guatemala, du 2 au 4 novembre
Au Guatemala aussi, la situation des droits de l’homme est préoccupante, avec un nombre croissant de cas de menaces et d’assassinats de défenseurs des droits de l’homme et de groupes indigènes. Le taux de malnutrition très élevé, en particulier chez les enfants, est également alarmant. Le Guatemala est le pays le plus pauvre d’Amérique latine, près de la moitié de la population vit dans la pauvreté, une petite élite vit dans le luxe. L’État de droit et l’indépendance de la justice sont également de plus en plus mis à mal. Ces dernières années, plus de 20 juges et procureurs ont été contraints à l’exil.
Au Guatemala, en vue des élections de 2023, la délégation rencontrera le président du Congrès national ainsi que des représentants du gouvernement, du secteur privé, de la société civile et des leaders indigènes.