Sixième paquet de sanctions contre la Russie : les États membres de l’UE s’accordent enfin sur un embargo pétrolier, quasi-total

Près d’un mois après la proposition de la Commission européenne d’un sixième paquet de sanctions, un accord a été trouvé hier soir entre les États membres de l’UE. La question d’un embargo immédiat sur les importations de pétrole en provenance de Russie était particulièrement controversée. Afin de le limiter fortement le financement européen du régime de Poutine, la proposition de la Commission prévoyait un embargo complet sur les importations de pétrole. Viktor Orbán, le leader autocratique hongrois, s’est toutefois opposé à cette proposition, plusieurs semaines durant, et menaçait d’opposer son veto à l’ensemble des sanctions si les importations de pétrole hongrois en provenance de Russie n’étaient pas garanties.

Le compromis d’hier est le suivant : un embargo qui couvre 90% du pétrole russe, avec une exception accordée à la Hongrie qui pourra quant à elle continuer à en importer.

Les Etats membres se sont mis d’accord sur l’arrêt des importations de pétrole par bateau, et l’Allemagne et la Russie se sont engagées à ne plus importer de pétrole via la branche nord de l’oléoduc Druzhba. La partie sud de cet oléoduc, qui approvisionne la Hongrie, la Slovaquie et la République tchèque en pétrole russe, restera toutefois en service pour le moment.

Tilly Metz, membre de la commission de l’environnement, de la santé publique et de la sécurité alimentaire (ENVI), commente :

Le compromis d’hier est-il parfait ? Non. Un embargo à 100% sur le pétrole russe aurait-il été une mesure plus forte ? Bien sûr que oui. Y avait-il des alternatives, compte tenu de la position de la Hongrie ? Non.

Toute mesure contre le régime de Poutine et sa guerre est important. Que faire lorsque 26 Etats membres se mettent d’accord sur un embargo pétrolier et qu’un gouvernement européen douteux s’y oppose et menace de tout bloquer ? Il faut de toute façon une décision unanime au niveau de l’UE pour de tels trains de sanctions, ce qui a obligé les gouvernements à trouver un moyen de contourner le veto hongrois. Nous avons longtemps essayé de convaincre la Hongrie d’imposer un embargo total et solidaire sur le pétrole russe, en vain. Une décision devait cependant être prise car chaque jour de plus où la guerre fait rage en Ukraine est un jour de trop.

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