Jeudi 7 novembre

Conférence de presse et action directe

Dossier de presse

Favoriser une meilleure en alimentation en Europe tel est le combat de plusieurs députés européens qui soutiennent l’Initiative Citoyenne Européenne « ProNutriscore »: www.pronutriscore.eu.

Cette pétition a été lancée en mai dernier par sept associations de consommateurs afin de demander à la Commission européenne de rendre obligatoire en Europe le Nutri-Score, un « étiquetage nutritionnel simplifié ayant fait la preuve de son efficacité » et qui commence à être adopté par différents pays européens et industriels.

Ce système d’étiquetage est basé sur cinq lettres (A, B, C, D, E) et un code couleurs, du vert au rouge, selon la qualité nutritionnelle de l’aliment.
Il est déjà mis en place en France, en Belgique et en Espagne mais seulement de façon facultative en raison de la réglementation européenne actuelle. En raison de son caractère facultatif, il peine à se développer dans les rayons. En France et en Belgique, seulement 25% des produits dans les rayons portent le label.

LE NUTRI-SCORE C’EST QUOI?

Le Nutri-Score est un logo à 5 couleurs apposé sur la face avant des emballages et qui a été retenu par la majorité des scientifiques comme le plus efficace et robuste.

Le Nutri-Score, grâce à une lettre et à une couleur, informe les consommateurs sur la qualité nutritionnelle d’un produit.

Chaque produit est ainsi positionné sur une échelle à 5 niveaux allant :
– du produit le plus favorable sur le plan nutritionnel (classé A – couleur verte)
– au produit le moins favorable sur le plan nutritionnel (classé E – couleur rouge)

Le score est donné en fonction
– des nutriments et aliments à favoriser : fibres, protéines, fruits et légumes
– et des nutriments à limiter : énergie, acides gras saturés, sucres, sel

UN ENJEU DE SANTE PUBLIQUE

L’information des consommateurs quant à la qualité nutritionnelle des produits alimentaires transformés est un enjeu majeur de santé publique! Actuellement, les tableaux réglementaires sont peu compréhensibles et situés à l’arrière des emballages. Le „Nutri-Score“, un logo simple et affiché sur la face avant, est une réponse idéale pour traduire ces tableaux et permettre au consommateur de comparer la valeur nutritionnelle des aliments d’un coup d’œil.
Aujourd’hui, un tiers des enfants et la moitié des adultes de l’UE sont en surpoids ou obèses. L’excès de poids augmente le risque de développer des maladies chroniques liées à la nutrition, telles que le diabète et le cancer. Une partie du problème est liée à notre régime alimentaire. Les gouvernements nationaux et les organismes publics internationaux tels que l’Organisation mondiale de la santé[1] considèrent l’étiquetage nutritionnel sur le devant de l’emballage comme l’un des outils permettant d’aider les consommateurs à adopter des régimes alimentaires plus sains.

C’est un combat contre la malbouffe ! Une étude publiée en 2018 dans la revue PLoS Medicine[2] confirme le lien entre la consommation d’aliments gras, salés, sucrés et transformés et le risque de cancer. Ceux qui mangent régulièrement des aliments mal notés par le Nutri-Score ont un risque augmenté de 7 % d’avoir un cancer. Cette probabilité accrue est plus particulièrement observée pour le cancer colorectal, des voies aérodigestives supérieures et de l’estomac, du poumon chez les hommes, du foie et du sein (postménopause) chez les femmes.

LEGISLATION EUROPEENNE SUR LES EMBALLAGES

Actuellement, la réglementation de l’Union européenne ne permet pas aux États membres de rendre un étiquetage en face avant obligatoire, leur action se limite donc à la possibilité de le recommander et à encadrer son utilisation.
Ce qui est obligatoire sur tous les aliments préemballés au niveau européen, c’est le tableau des valeurs nutritionnelles. Les informations y sont nombreuses et il est souvent difficile à décrypter pour les consommateurs: valeur énergétique des produits, teneurs en graisses, acides gras saturés, glucides, sucres, protéines et sel pour 100 g ou 100 ml de produit. Pour en faciliter la compréhension, le règlement européen de 2011 concernant l’information des consommateurs sur les denrées alimentaires[3] autorise l’apposition d’une information nutritionnelle complémentaire en face avant des emballages, mais celui-ci se fait sur base volontaire.
Depuis fin 2017, le Parlement européen et le Conseil attendent le rapport de la Commission européenne sur l’opportunité de poursuivre l’harmonisation de l’étiquetage nutritionnel. Lors de son audition au Parlement européen, la commissaire désignée à la santé, Stella Kyriakides s’est engagée à soutenir l’idée de normes européennes communes en matière d’étiquetage nutritionnel des denrées alimentaires. «Je voudrais voir une approche commune à travers les États membres», a déclaré Mme Kyriakides aux députés européens. Elle a également ajouté qu’elle était disposée à envisager le Nutri-Score, bien qu’elle veuille attendre que la Commission termine son examen préliminaire des lois sur l’étiquetage des denrées alimentaires avant de se prononcer sur une proposition spécifique.

OU EST-IL ADOPTE?

Il a été adopté officiellement en France (octobre 2017), en Belgique (avril 2019) et en Espagne (novembre 2018). En mars 2017, après de longs mois d’argumentaires et une vaste étude en condition réelle d’achat, l’étiquetage nutritionnel Nutri-score, mis au point par le professeur Hercberg et son équipe de recherche en épidémiologie nutritionnelle, a été retenu par la précédente Ministre de la Santé Marisol Touraine comme étant le plus efficace, parmi quatre systèmes proposés. Dans sa Loi de modernisation du système de santé, e gouvernement français recommande ainsi aux entreprises du secteur alimentaire et aux distributeurs de s’engager dans une démarche volontaire d’utilisation du Nutri-Score.[4] La Belgique[5] a soutenu le label en 2018 et l’Espagne[6] a emboîté le pas la même année pour la mise en place du Nutri-Score sur une base volontaire.

Au Luxembourg, le ministère de la Protection des consommateurs est actuellement en train de consulter les parties prenantes luxembourgeoises pour déterminer s’il doit ou non en recommander l’usage de ce label nutritionnel. Le mois dernier, La ministre allemande de l’Alimentation et de l’Agriculture, Julia Klöckner, a annoncé qu’elle souhaitait introduire le Nutri-Score comme label officiel[7]. Cette annonce fait suite aux résultats de l’étude commandée par la ministre de l’agriculture sur les labels nutritionnels en Allemagne reflétant les préférences de 1600 consommateurs: 57 % pour Nutri-Score, 28 % pour label Institute MaxRubner, 7 % Key hole et 5 % pour le logo des industriels.

Depuis la création du Nutri-Score plus de 180 industriels de l’agroalimentaire et distributeurs se sont d’ores et déjà engagés à apposer ce logo sur leurs produits en France: des grands distributeurs tels que Leclerc, Auchan, Intermarché et Casino vont apposer le Nutri-Score sur les produits de leurs marques et des industriels de l’agro-alimentaire tels que Danone, Bonduelle, McCain, Fleury Michon, Findus, Nestlé et Panzani se sont également engagés. Depuis son adoption en France, on observe que les consommateurs en sont contents: 90% aiment le logo, 92% disent que ça influence leur achat et 80% veulent que ce soit obligatoire.

POURQUOI LE NUTRI-SCORE?

C’est l’étiquetage nutritionnel la plus facile à comprendre. Les recherches effectuées dans plusieurs pays montrent que Nutri-Score est actuellement le système le plus performant pour aider les consommateurs dans leur panier. il permet aux consommateurs de comparer des produits dans la même catégorie (exemples des céréales), ou comparer des catégories[8].

Il améliore la santé des paniers d’achat des consommateurs. Des études ont montré que c’est l’étiquetage qui permet le mieux de rendre les choix alimentaires des consommateurs plus sains – y compris pour les ménages à faible revenu, qui risquent davantage de devenir en surpoids ou obèses[9].
Un tel étiquetage nutritionnel incite les fabricants à améliorer leurs recettes. Pour obtenir un meilleur score, les fabricants doivent améliorer la qualité nutritionnelle de leurs produits.

Il aide les consommateurs à manger de plus petites portions. Nutri-Score est l’étiquetage le plus efficace sur le devant de l’emballage pour encourager les consommateurs à réduire la taille de leurs portions lorsqu’ils mangent des produits moins sains[10].
Il permet de lutter contre les encas peu sains enfants: 90% sont de la catégorie D ou E: trop sucrés ou trop gras. Or ce sont les produits pour lesquels on fait le plus de publicités. Selon l’OMS, 43 millions d’enfants de moins de 5 ans dans le monde vivraient avec des problèmes d’obésité ou de surpoids.

UNE ICE POUR LE RENDRE OBLIGATOIRE

Bien que certains industriels et distributeurs en France, en Belgique, en Espagne, mais aussi en Allemagne, en Autriche, au Portugal, en Suisse, en Slovénie,… ont choisi d’afficher sur leurs produits le Nutri-Score, il persiste encore des oppositions très fortes de certaines grandes multinationales agro-alimentaires qui ne souhaitent pas utiliser le Nutri-Score. Celles-ci ont établi des stratégies pour tenter de le torpiller, en proposant, par exemple, des alternatives de logos qu’ils ont développés et qui leurs sont plus favorables (ENL au niveau européen, cercles du BLL en Allemagne, les batteries en Italie,…). Après une tentative conjointe ratée des grandes entreprises alimentaires Nestlé, Unilever, Mondelez International, Coca-Cola et PepsiCo visant à développer leur propre système d’étiquetage nutritionnel (moins rouge), Nestlé a annoncé en juin 2019 qu’il allait adopter le Nutri-score.

Actuellement, pour rendre le logo Nuri-Score obligatoire dans toute l’Europe, sept associations de consommateurs européennes ont lance une initiative citoyenne européenne « PRO NUTRI-SCORE »: L’UFC (France), Test-Achat (Belgique), VZBV (Allemagne), Consumentenbond (Pays-Bas), OCU (Espagne), Federajca Konsumentow (Pologne) et EKPIZO (Grèce) ; Ces associations sont membres du Bureau européen des Unions de Consommateurs (BEUC). Nous sommes aujourd’hui à 74 000 signatures et nous avons besoin d’un million de signatures avant fin mai 2020.

 

 

1 http://www.euro.who.int/__data/assets/pdf_file/0008/253727/64wd14e_FoodNutAP_140426.pdf
2 https://journals.plos.org/plosmedicine/article?id=10.1371/journal.pmed.1002651
3 https://eur-lex.europa.eu/legal-content/FR/ALL/?uri=CELEX:32011R1169
4 https://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000035944131&categorieLien=id
5 https://www.deblock.belgium.be/fr/létiquetage-nutritionnel-nutri-score-sera-introduit-en-belgique
6 http://www.aecosan.msssi.gob.es/AECOSAN/web/noticias_y_actualizaciones/noticias/2018/XI_Premios_Naos.htm
7 https://lebensmittelpraxis.de/industrie-aktuell/25465-bundesministerin-fuer-ernaehrung-und-landwirtschaft-the-winner-is-nutri-score-2019-09-30-13-23-25.html
8 Egnell, M. et al. Objective Understanding of Front-of-Package Nutrition Labels: An International Comparative Experimental Study across 12 Countries, Nutrients. 2018 Oct; 10(10): 1542. : https://www.mdpi.com/2072-6643/10/10/1542/htm
9 Crosetto et al. Modification des achats alimentaires en réponse à cinq logos nutritionnels, Cahiers de nutrition et diététique Vol 52 – N°3 P. 129-133 – juin 2017. : https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S0007996017300706
10 Egnell, M. et al. Impact of Front-of-Pack Nutrition Labels on Portion Size Selection: An Experimental Study in a French Cohort Nutrients 2018, 10, 1268. : https://www.mdpi.com/2072-6643/10/9/1268/htm

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